Un récent rapport a constaté qu’au cours des deux dernières décennies nous avons perdu un dixième de la nature sauvage , grâce en grande partie à l’exploitation minière, l’exploitation forestière illégale, l’agriculture, l’exploration pétrolière et gazière.
Cela signifie que depuis 1993, une superficie de deux fois la taille de l’Alaska a été dépouillée des espèces végétales et animales qui en dépendent, et la nature sauvage s’élève maintenant à seulement 23% de la superficie totale de la Terre.
“La perte continue des zones sauvages est un problème d’importance mondiale avec des résultats totalement irréversibles pour les humains et la nature”, explique l’équipe internationale de chercheurs derrière l’étude.
Les chercheurs ont découvert que l’Amazonie et l’Afrique centrale ont été les plus durement touchées. Sur les 3,3 millions de kilomètres carrés de jungle décimée depuis 1993, l’Amazone en représente près d’un tiers et l’Afrique centrale 14%.
Et ce qui est peut-être le plus inquiétant est le fait que la nature est détruite à un rythme plus rapide que nous ne créons de zones protégées. Dans le même laps de temps où nous avons perdu 3,3 millions de kilomètres carrés de nature sauvage, nous totalisons 2,5 millions de kilomètres carrés de nouvelles réserves.
“La superficie de nature sauvage décimée en seulement deux décennies est stupéfiante et très triste”, dit l’un des chercheurs de l’équipe, James Watson, de l’Université de Queensland en Australie et de la Wildlife Conservation Society à New York.
“Vous ne pouvez pas restaurer la nature. Une fois qu’elle est partie, les processus écologiques qui soutiennent ces écosystèmes ont disparu, et ils ne reviendrons jamais à l’état où ils étaient. La seule option est de protéger de façon proactive ce qui reste.”
L’équipe a constaté que la majorité de la nature sauvage qui reste sur la Terre est située en Amérique du Nord, Asie du Nord, Afrique du Nord, et sur le continent australien, et l’équipe précise aussi qu’il est encourageant que la majorité de la nature sauvage (82,3% soit 25,2 millions de kilomètres carrés) est toujours composée de vastes zones d’au moins 10 000 kilomètres carrés.
Si la nature sauvage restante était fragmentée en plus petites zones, nous serions dans une situation beaucoup plus grave que celle où nous sommes en ce moment, car les zones plus petites ne sont pas seulement plus difficile à maintenir, mais avec moins de 10 000 kilomètres carrés il est presque impossible d’obtenir une lecture précise sur les communautés écologiques actuelles.
L’équipe cite deux exemples d’efforts de conservation qui devraient faire une réelle différence dans l’avenir:
–Brazil’s Amazon Region Protected Areas (ARPA), est le programme du Brésil qui vise à établir de nouvelles aires protégées et des réserves durables de gestion des ressources naturelles.
–The Canadian Boreal Forest Conservation Framework (La conservation de la forêt boréale canadienne) a également été identifiée comme l’un des meilleurs programmes de conservation de la nature dans le monde, avec pour but de protéger au moins 50% de la forêt boréale avec un réseau de grandes aires protégées et interconnectées.
Mais finalement les mesures positives sont trop rares, et les chercheurs concluent que si les tendances actuelles se poursuivent, il n’y aura plus de zones sauvages importantes en moins d’un siècle.
“Si nous ne réagissons pas rapidement, tout aura disparu, et c’est une catastrophe pour la conservation, pour le changement climatique et pour certaines communautés humaines les plus vulnérables de la planète”, dit Watson. “Nous avons le devoir d’agir pour nos enfants et leurs enfants.”